Le mariage recule, le Pacs avance
Le 15 mars 2013 - Sujets de sociétéLes chiffres de l’Insee parlent d’eux-mêmes : en moyenne, près d’un mariage sur deux se terminerait par un divorce. Un chiffre effrayant. En 2006, 274 400 mariages ont été célébrés. Sauf que 139 147 divorces ont été prononcés, soit environ 50 % des unions sur l’équivalent d’une année. Le sacro-saint mariage aurait-il pris un coup sur la tête ? Mais par qui ? Par le Pacs bien sûr, qui lui gagne du terrain, de plus en plus vite, de plus en plus fortement.
De fait, le nombre de pacsés est en constante augmentation, et s’ils étaient 175 000 à le signer en 2009, seuls 26 230 l’ont rompu cette même année soit moins d’un Pacs sur six. Parmi ces 26230 “ruptures”, certaines sont la conséquence d’un …mariage, entre les anciens pacsés devenus mariés. Le mariage, étourdit, se relève, chancelant, mais encore vivant. Pendant ce temps-là, le Pacs sautille autour du ring, prêt à devenir calife à la place du calife.
En 1999, après l’instauration de la loi par le gouvernement Jospin, on dénombrait 6211 Pacs enregistrés en France. À l’origine, cette union devait permettre aux personnes de même sexe de s’unir au regard de la loi comme n’importe quel couple, sans pour autant empiéter sur le mariage civil, union réservée aux hétérosexuels. Sauf que le Pacs connaît depuis sa création un vif succès que les hétérosexuels ont construit de pair avec les homosexuels. Les 6211 unions actées en 1999 ont ouvert la brèche. On compte en 2010 près de 205 596 Pacs signés, pour 9143 entre personnes du même sexe et 196 415 entre personnes de sexes opposés.
Si le mariage est toujours devant en terme d’unions par année, le Pacs prend clairement une sérieuse option pour le détrôner, dans un avenir proche ou lointain. Dix ans ont suffit pour que le Pacs atteigne la ligne de flottaison avec le mariage. Qu’en sera-t-il dans dix ans ?
Qui plus est, la célébration d’un Pacs à l’image d’un mariage commence à se démocratiser, et attire futurs pacsés et nouveaux services à la fois. Les loueurs de salle, les traiteurs, les photographes de mariage, ont de quoi explorer un nouveau marché, et potentiellement près de 200 000 unions par an en plus… Les futurs pacsés peuvent même déjà prévoir leurs invitations comme pour un “vrai” mariage, avec l’arrivée de faire-part de Pacs.
Rares sont encore ceux et celles qui détournent tous les codes du mariage pour les coller sur un Pacs, mais la tendance est à suivre. Les futurs Pacs-planneur ont même une carte à jouer. Si le Pacs dépasse un jour le nombre de mariages par an, la question ne se posera même plus. Quoique, tant que les demandes de mariage resteront mille fois plus romantiques que les demandes de Pacs, les traditions n’ont rien à craindre.